Kamishibaï...




Bref historique

« Kamishibaï » veut dire : théâtre de marionnette en papier en japonais. C’est une version moderne des « emaki » (rouleaux de dessins) du XIIème siècle utilisé dans les temples à l’époque, par les bouddhistes, pour transmettre des histoires moralisantes. A la fin du XIXème siècle, le « bonhomme Kamishibaï » parcourait les routes japonaises sur sa bicyclette, son kamishibaï fixé sur son porte bagage. Ils s’arrêtaient là où il pouvait vendre ses bonbons et attirait le client en racontant une histoire. Au Japon, c’est dans les années 50 du siècle passé qu’il est à son apogée, pour disparaitre 10 années plus tard, victime de la télévision et des hebdomadaires. En Europe, par contre, ils font leur apparition dans les années 70 et depuis cette technique de narration se développe de plus en plus.

Qu’est-ce qu’un Kamishibaï ?

Un Kamishibaï est une histoire qui sera lue à l’aide de 10 à 18 pages, non reliées, suffisamment épaisses pour que l’on puisse facilement les faire passer les unes derrières les autres quand on les manipule. Ces pages sont introduites les unes derrière les autres par une fente latérale d’un Butaï. Installé sur une table, le butaï est un théâtre en forme de valise, composé de 3 volets ouvrant sur le devant, d’une fente latérale suffisamment large pour accueillir toutes les pages et évidé sur l’arrière pour la lecture du texte. Les 2 volets latéraux, ouverts à la verticale, permettent au butaï d’être stable.

Le butaï ouvert, les spectateurs voient  la 1ère image de l’histoire, alors que le narrateur, placé derrière, lit le texte correspondant à cette image et peut voir ce que le public à sous les yeux par un dessin miniature en noir et blanc de l’image en cours. Par la fente latérale, le narrateur sort la 1ère image une fois lue et la place derrière les autres, pour laisser apparaitre la 2ème image. Le texte de l’image 1 est donc imprimé derrière la dernière page de l’histoire, le texte de l’image 2 derrière l’image 1 et ainsi de suite.

Qu’est-ce qu’il apporte ?

Par la technique du kamishibaï, le narrateur aura, en plus de l’intonation qu’il va donner à son histoire, la possibilité d’accentuer les effets par la façon dont il déplacera ses pages En retirant la page rapidement, par exemple, il créera un effet de disparition ou de fuite. Les spectateurs ont donc la sensation d’être devant un dessin animé.

On trouve des histoires en kamishibaï ?

Dans le commerce en format dit traditionnel 27,5X37 ou au format A3.

Les histoires en kamishibaï sont des outils pédagogiques de plus en plus utilisés, surtout dans les écoles et les crèches. C’est un moyen ludique de découvrir une histoire en groupe. Le texte étant écrit en grosses lettres, il facilite la lecture à haute voix, la référence à l’image aidant à comprendre ce qu’on lit. Elle peut être ensuite exploitée à travers le livre pour travailler de façon individuelle. Certains professeurs ont fabriqué un kamishibaï au format A4 avec leurs élèves, puis leur ont demandé de créer eux même leur histoire, leur apprenant ainsi à composer, écrire, lire, s’exprimer oralement, dessiner, travailler de façon individuelle et en groupe. Pour les petits, c’est une façon d’accrocher à une nouvelle histoire en groupe, puis de la redécouvrir en intimité, avec un adulte ou seul, à l’aide du livre dont le kamishibaï est issu.

Educatrice pour la petite enfance, j’ai exploité cette technique avec des enfants de 3-4 ans, inventant avec eux une histoire correspondant à leur besoin et les laissant colorier et rajouter des dessins sur les planches sur lesquelles j’avais brièvement imprimer quelques éléments important se rapportant au texte.

Mais une histoire comme cela peut également être lue dans les bibliothèques, les maisons de retraites, les hôpitaux,…, favorisant directement les rencontres et les échanges, sans barrière sociale.

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